Contexte: La stérilisation féminine est la méthode contraceptive prédominante en Inde depuis la fin des années 1970. Les données relatives au regret la concernant — y compris en termes de tendances et corrélats changeants — sont cependant limitées.
Méthodes: Les données des cycles 1992–1993, 2005–2006 et 2015–2016 de l’Enquête nationale indienne sur la santé familiale ont servi de base à l’examen des tendances du regret de la décision de stérilisation parmi les femmes de 15 à 49 ans mariées ou l’ayant été. Les corrélats de ce regret en 2005–2006 et 2015–2016 ont été examinés par analyses de régression logistique binaire multivariées, tandis que la contribution des corrélats à l’évolution du regret entre les enquêtes était estimée par décomposition multivariée.
Résultats: Le regret de la décision de stérilisation en Inde a augmenté de 2,3 points de pourcentage, de 4,6% en 2005–2006 à 6,9% en 2015–2016. La plupart des variables associées au regret en 2005–2006 restent significatives en 2015–2016. Par exemple, les femmes qui avaient perdu un enfant après la stérilisation étaient plus susceptibles d’exprimer ce regret que celles qui n’avaient pas subi cette perte (RC, 2,8 en 2005–2006 et 1,9 en 2015–2016). Certaines caractéristiques ne sont significatives qu’en 2015–2016. Notamment, les femmes informées du fait qu’elles ne pourraient plus avoir d’enfants après la stérilisation présentent une plus forte probabilité d’exprimer un regret (1,4). Le changement suivant que les femmes sont considérées en fonction de leur nombre d’enfants et du fait d’avoir été informées ou non de l’impossibilité d’avoir des enfants après la stérilisation représente pour chacun 5–6% de l’augmentation du regret exprimé entre les enquêtes.
Conclusions: Les efforts visant à accroître la pratique des méthodes contraceptives réversibles et à réduire la mortalité infantile et juvénile peuvent aider à amoindrir le regret sinon en hausse de la décision de stérilisation en Inde.