Contexte: Différentes études ont établi l’autonomie des femmes comme un déterminant important de plusieurs résultats démographiques en Afrique subsaharienne, mais très peu ont considéré la violence aux mains d’un partenaire intime parmi ces résultats.
Méthodes: Les données collectées en 2017 auprès de 2 289 femmes résidentes de 40 communautés ghanéennes ont servi à examiner les associations entre trois types d’autonomie—décision économique, décision en matière de planification familiale et autonomie sexuelle—et l’expérience féminine de la violence physique, sexuelle, psychologique et économique. Les associations ont été identifiées par régression logistique multiniveaux.
Résultats: Les types d’autonomie considérés sont tous trois associés à l’expérience de la violence aux mains d’un partenaire intime, mais de différentes manières, au niveau individuel ou de la communauté. Au niveau individuel, après correction des variables théoriquement pertinentes, l’autonomie de décision en matière de planification familiale s’est avérée associée négativement aux quatre types de violence (RC, 0,7–0,8), tandis que celle sur le plan économique l’était positivement à la violence psychologique et économique (1,2 pour chacune). Au niveau communautaire, la vie dans une communauté où les femmes présentaient de plus hauts niveaux d’autonomie sexuelle était associée à une moindre probabilité d’avoir subi des violences physiques et économiques (0,5 et 0,4, respectivement).
Conclusions: Les observations soulignent la pertinence des programmes d’autonomisation des femmes en tant que mécanismes potentiels de réduction de la violence aux mains d’un partenaire intime au Ghana. Elles indiquent aussi le besoin d’envisager, au-delà des interventions de niveau individuel, les programmes de niveau communautaire aptes à favoriser l’autonomie des femmes.