Contexte: Les brefs intervalles entre les grossesses peuvent contribuer à la morbidité et à la mortalité maternelles et infantiles. Aucune recherche n'a encore exploré les facteurs associés aux brefs intervalles entre les grossesses des jeunes femmes de l'Ouganda, où la grossesse à l'adolescence et les brefs intervalles entre les accouchements sont fréquents.
Méthodes: Les données relatives à 626 femmes âgées de 15 à 22 ans, mariées ou vivant en union et ayant déjà eu une ou deux grossesses ont été extraites de l'Enquête démographique et de santé 2011 de l'Ouganda. Des analyses de régression logistique bi- et multivariées ont permis d'examiner les caractéristiques associées à la grossesse à répétition rapide, telle que définie de deux manières: une grossesse survenant dans les 24 ou les 12 mois suivant le résultat d'une grossesse antérieure.
Résultats: Parmi les femmes à l'étude, 74% et 37% avaient eu une grossesse à répétition rapide dans les 24 ou 12 mois, respectivement. Les femmes des milieux ruraux étaient plus susceptibles que leurs homologues urbaines d'avoir eu une telle grossesse en l'espace de 24 mois (RC, 2,4). Les femmes âgées de 15 à 17 ans ou de 18 ans et plus au moment de leur première union étaient plus susceptibles que leurs cadettes de moins de 15 ans d'avoir eu une grossesse à répétition rapide en l'espace de 24 mois (3,8 et 3,4); la probabilité était moindre pour celles dont le partenaire avait, au minimum, une éducation secondaire (0,6). La probabilité d'une grossesse à répétition rapide augmente avec le nombre de mois écoulés entre le mariage et la première naissance (1,05). Les variables associées à une grossesse à répétition rapide en l'espace de 12 mois sont la résidence urbaine-rurale, la région, l'âge au moment de la première union et l'intervalle entre le mariage et l'accouchement.
Conclusions: Les efforts de réduction de la grossesse à répétition rapide parmi les jeunes femmes en Ouganda doivent se concentrer sur les régions rurales. Les stratégies d'accès aux femmes lors des soins prénatals et durant la période post-partum après leur premier accouchement doivent être privilégiées.