Contexte
Bien que les hommes jouent potentiellement un rôle important dans les soins obstétricaux d'urgence en Afrique subsaharienne, peu d'études ont examiné la façon dont ils interviennent, les conséquences de leur participation ou le degré d'accueil que leur réservent les structures de santé.
Méthodes
Des entretiens qualitatifs visant à recueillir le récit de leur expérience ont été menés avec 39 mères et pères ayant vécu une situation d'urgence obstétricale, telles que de graves complications à l'accouchement, dans deux districts du Nord et du Centre du Ghana. Des entretiens avec six agents de structure de santé et huit discussions de groupe avec des membres de la communauté ont également été organisés. Les transcriptions en ont été analysées selon une approche inductive.
Résultats
Bien que certains hommes ne soient pas intervenus du tout dans la situation d'urgence obstétricale de leur partenaire, deux tiers avaient apporté une combinaison d'assistance financière, affective et instrumentale. En revanche, plusieurs s'étaient posés en gardiens, entraînant un retard des soins du fait de leur contrôle des ressources et des décisions. Si beaucoup de répondants rapportent l'accueil des partenaires masculins dans les structures de santé (qui leur réservent par exemple un espace approprié pendant l'accouchement), d'autres ne qualifient pas les structures d'accueillantes, estimant parfois qu'elles les ignorent même ou leur manquent de respect. Quelques répondants s'étaient trouvés confrontés à des attentes inappropriées de la part du personnel, exigeant notamment que les hommes accompagnent leur partenaire à la structure et imposant ainsi des limites à l'autonomie des femmes et un retard des soins.
Conclusions
Les politiques et les programmes doivent, tout en autonomisant les femmes, encourager un comportement solidaire de la part des hommes lors des situations obstétricales d'urgence. Les politiques des structures de santé concernant l'accueil des hommes lors de telles urgences doivent tenir compte des préférences des femmes et des hommes. La recherche doit examiner si certaines formes particulières de soutien améliorent les résultats de santé maternelle et néonatale.