Contexte
La régulation menstruelle (RM) fait partie du programme de planification familiale du Bangladesh depuis 1979. L'avortement clandestin continue cependant de poser un grave problème de santé dans le pays, où des rapports anecdotiques font état d'un usage clandestin du misoprostol en hausse depuis les dernières estimations en date (pour l'année 2010). Aussi est-il important d'évaluer les changements d'usage des services de RM et d'incidence de l'avortement clandestin depuis 2010.
Méthodes
Deux enquêtes ont été menées en 2014, l'une auprès d'un échantillon nationalement représentatif de 829 structures de santé prestataires de services de RM ou de soins après avortement, et l'autre auprès de 322 professionnels informés au sujet de ces services. L'incidence de la RM et de l'avortement provoqué a été calculée par méthodes directes et indirectes.
Résultats
En 2014, on estime à 1 194 000 le nombre d'avortements pratiqués au Bangladesh (29 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans), tandis que 257 000 femmes étaient traitées pour cause de complications de ces avortements (soit un taux de 6 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans). Parmi les femmes atteintes de complications, la proportion présentant une hémorragie est en hausse nette, de 27% à 48%. On estime à 430 000 le nombre de procédures de RM (par AMIU ou médicamenteuse) pratiquées dans les structures de santé à l'échelle du pays, soit une baisse d'environ 40% du taux de RM — de 17 à 10 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans — de 2010 à 2014.
Conclusions
Étant donné la baisse de la prestation de la RM, il convient de prêter davantage attention au renforcement de capacité, y compris l'engagement et la formation d'un plus grand nombre de prestataires de la RM. Les approches axées sur l'amoindrissement des préjudices doivent être poursuivies pour accroître la sécurité de l'usage clandestin du misoprostol au Bangladesh.