Contexte
En 2005, par amendement du code pénal, le parlement éthiopien a élargi les circonstances d’avortement légalement admises. Bien que le pays ait amélioré les conditions d’accès à la procédure et aux soins après avortement, les dernières estimations de l’incidence de l’IVG remontent à 2008.
Méthodes
Les données ont été collectées en 2014 auprès d'un échantillon nationalement représentatif de 822 structures prestataires de l’avortement ou de soins après avortement, ainsi que de 82 informateurs clés au courant de la question des services d’avortement en Éthiopie. L’incidence de l’avortement en Éthiopie et les tendances depuis 2008 ont été estimées selon la méthode d’estimation indirecte AICM et l’approche prospective de morbidité.
Résultats
Le nombre d’IVG pratiqués en Éthiopie en 2014 est estimé à 620 300. Calculé à 28 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans — en hausse par rapport à 22 pour 1 000 en 2008 —, le taux d’avortement annuel est le plus élevé dans les régions urbaines (Addis Abeba, Dire Dawa et Harari). Entre 2008 et 2014, la proportion d’avortements pratiqués dans les structures de santé est passée de 27% à 53%, avec un nombre de procédures en hausse nette. Quelque 294 100 IVG auraient cependant encore été pratiquées hors structure de santé en 2014. Le nombre de femmes recevant un traitement pour complications d'un avortement provoqué a presque doublé entre 2008 et 2014, passant de 52 600 à 103 600. Les grossesses non planifiées représentent 38% en 2014, en légère baisse par rapport à 42% en 2008.
Conclusions
Si la hausse du nombre de femmes obtenant un avortement légal ou des soins après avortement paraît conforme aux améliorations de leur accès aux soins de santé, un nombre considérable d’avortements intervient toujours en dehors des structures de santé. Il importe de faire face à cette réalité.