Contexte
Il n'existe guère d'information précise et actuelle sur l'incidence de l'avortement en Iran, où la procédure est illégale.
Méthodes
Les données obtenues, respectivement, de 2.934 et 3.012 femmes mariées âgées de 15 à 49 ans dans le cadre des Enquêtes de Téhéran sur la fécondité (TSF) de 2009 et de 2014 ont servi à estimer les niveaux, tendances et autres mesures de l'avortement. Les caractéristiques des avortements pratiqués, des bénéficiaires et des prestataires, ainsi que les tendances relatives à la motivation des femmes, ont également été analysées.
Résultats
Entre 2009 et 2014, la proportion des femmes mariées ayant déclaré s'être jamais fait avorter diminue, de 8,3% à 5,6%. Le taux d'avortement général est également en baisse (de 6,6 à 5,4 avortements pour 1.000 femmes), de même que le taux total (de 0,18 à 0,17 avortements par femme mariée) et que le nombre annuel d'avortements (de 10.656 à 8.734). La proportion des grossesses interrompues demeure cependant stable (8,7–8,8%). En hausse, la proportion d'IVG obtenues pour raisons non médicales passe de 69% à 82%. En 2014, les taux d'avortement sont élevés parmi les femmes davantage instruites, plus riches, employées, migrantes urbaines ou faiblement religieuses, ainsi que parmi celles mères, tout au plus, d'un enfant. Les prestataires les plus courants sont les sages-femmes (40%) et les obstétriciens (32%). Pour la moitié, l'avortement fait suite à un échec du retrait, mais un quart seulement des femmes pratiquant cette méthode ne passent à une méthode contraceptive moderne après l'avortement.
Conclusions
Certains sous-groupes de femmes présentent un risque d'avortement élevé et pourraient bénéficier de mesures aptes à accroître au sein des couples la pratique efficace de la contraception.