CONTEXTE
Les mythes négatifs et les idées reçues sur la planification familiale font obstacle à la pratique contraceptive moderne. La plupart de la recherche sur la question se concentre sur les croyances individuelles au sujet de la contraception. Comme les mythes se propagent toutefois aisément dans les communautés, il importe aussi de considérer l’effet de la prévalence de mythes négatifs sur la pratique contraceptive.
MÉTHODES
Les données de base collectées en 2010–2011 dans le cadre du projet Mesure, Apprentissage et Évaluation (Measurement, Learning and Evaluation) concernant les femmes de 15 à 49 ans vivant dans certaines villes du Kenya, du Nigéria et du Sénégal sont utilisées. Les associations entre la pratique contraceptive moderne et les mythes négatifs acceptés au niveau individuel et communautaire sont examinées par analyses multivariées.
RÉSULTATS
Dans chaque pays, les mythes sur la planification familiale les plus répandus au niveau individuel et communautaire sont que «les personnes qui pratiquent la contraception finissent par avoir des problèmes de santé», «les contraceptifs nuisent à la santé des femmes» et «les contraceptifs peuvent endommager l’utérus». En moyenne, les Nigérianes et les Kényanes croient, respectivement, 2,7 et 4,6 sur huit mythes sélectionnés, et les Sénégalaises, 2,6 sur sept. La croyance individuelle des femmes à l’égard des mythes est associée négativement à leur pratique de la contraception moderne dans les trois pays (rapports de probabilités, 0,2–0,7). Au Nigéria, la variable mythe de niveau communautaire relative aux femmes est associée positivement à la pratique contraceptive moderne (1,6), alors que celle relative aux hommes l’est négativement (0,6) ; ni l’une ni l’autre n’est associée à la pratique contraceptive moderne au Kenya ni au Sénégal.
CONCLUSION
Des programmes d’éducation sont nécessaires pour dissiper les mythes courants et les idées reçues concernant la contraception moderne. Au Nigéria, les programmes qui encouragent la discussion communautaire semblent utiles à l’affaiblissement des mythes et à l’accroissement de la pratique contraceptive moderne.