Contexte
La pratique accrue de la contraception au Malawi n’a pas donné lieu à une réduction correspondante de la fécondité, mais la raison en est inconnue. Un regard sur les changements de méthode et l’arrêt de la contraception pourrait éclairer l’énigme et la validité ou non du taux de prévalence contraceptive moderne (TPCm) communément utilisé comme le meilleur indicateur de performance du programme de planification familiale.
Méthodes
Un ensemble de données longitudinal prospectif sur une année a été créé au départ de cartes-patientes de planification familiale de 4 678 femmes en âge de procréer résidentes d’un site de surveillance démographique dans le nord rural du Malawi. Les données de services contraceptifs enregistrées par les prestataires sur les cartes des femmes ont été liées à leurs données démographiques et de santé. Les estimations de prévalence ponctuelle de la contraception calculées sur la base de ces données ont été comparées aux estimations du TPCm issues d’enquêtes transversales. L’observance contraceptive est examinée par analyses de survie.
Résultats
À 35%, la prévalence ponctuelle de la contraception s’est révélée légèrement inférieure aux estimations transversales comparables du TPCm. Parmi les utilisatrices de l’injectable—la méthode moderne la plus répandue —51% seulement avaient reçu une nouvelle injection à temps et 15% à peine avaient observé la méthode pendant 12 mois. Plusieurs variables ont été associées à la pratique contraceptive, mais aucune à l’observance.
Conclusions
Les interruptions d’usage et abandons de l’injectable jouent peut-être un rôle dans la divergence observée entre le TPCm et la fécondité. Les interventions propices à l’observance de l’injectable et à la promotion des méthodes longue durée doivent être renforcées.