Contexte
Les taux d’usage du préservatif féminin sont faibles dans toute l’Afrique subsaharienne. Les programmes présentent traditionnellement la méthode comme un mode d’autonomisation des femmes. Les normes de genre dominantes en Afrique subsaharienne affectent cependant la décision sexuelle aux hommes, laissant entendre qu’un usage accru dépendra impérativement de l’acceptation masculine.
Méthodes
En 2011, des données sur les perceptions et l’expérience du préservatif féminin ont été collectées auprès de 336 hommes au Zimbabwe, au Nigéria et au Cameroun, dans le cadre de 37 discussions de groupe et six entretiens en profondeur. Les participants avaient aussi répondu à un questionnaire antérieur à la discussion. Les données ont été analysées par pays, selon l’analyse de contenu thématique. Les résultats ont été stratifiés en fonction de l’état matrimonial et de la régularité de l’usage du préservatif féminin.
Résultats
Les avantages perçus du préservatif féminin par rapport aux autres méthodes de protection sont le plaisir accru, l’efficacité et l’absence d’effets secondaires. Les hommes célibataires et mariés préfèrent utiliser le préservatif féminin dans leurs relations stables plutôt que de passage, et à des fins de contraception plutôt que de protection contre les infections. Au Cameroun et au Nigéria, où les taux de contraception sont inférieurs à ceux du Zimbabwe, les hommes préfèrent le préservatif féminin comme méthode contraceptive. Son acceptabilité en tant que méthode de protection contre l’infection à VIH est plus grande au Zimbabwe, fortement affecté par le sida, que dans les deux autres pays. Au Cameroun, certains hommes déclarent utiliser régulièrement le préservatif féminin dans leurs rencontres de passage. L’adoption du préservatif féminin par les partenaires régulières des hommes n’est acceptable dans aucun des trois pays.
Conclusion
Il importe que les campagnes de promotion du préservatif féminin tiennent compte du contexte local et ciblent aussi bien les hommes que les femmes.