Contexte
L’Afrique subsaharienne souffre du fardeau de hauts taux de grossesse non planifiée et de VIH. La relation entre ces deux risques de santé dans la région n’est cependant guère documentée. Comprendre les associations entre l’état sérologique VIH et la décision de grossesse peut être utile aux stratégies de réduction des grossesses non planifiées.
Méthodes
En 2009–2010, des enquêtes de ménage menées auprès de 1.256 Nigérianes et 1.280 Zambiennes ont collecté une information sur les caractéristiques sociodémographiques, la grossesse non désirée, la pratique contraceptive, l’avortement et l’état sérologique autodéclaré. Des modèles multivariés ont servi à l’examen de l’association entre l’état sérologique déclaré, d’une part, et, d’autre part, la grossesse non planifiée et l’avortement durant les cinq années précédant l’enquête, et la pratique contraceptive au moment de la conception.
Résultats
Les femmes séropositives et séronégatives ne présentent aucune différence quant à la probabilité de grossesse non planifiée ou de recours à l’avortement. Celles séropositives paraissent cependant plus susceptibles d’avoir pratiqué la contraception au moment de la conception non planifiée (OR, 3,2). Les femmes qui ignoraient leur état sérologique sont moins susceptibles que celles séronégatives de déclarer une grossesse non planifiée (0,6). Elles sont cependant moins susceptibles aussi que celles séronégatives d’avoir pratiqué la contraception au moment de la conception (0,5).
Conclusion
Il est possible que les femmes séropositives s’efforcent davantage de prévenir les grossesses non planifiées, mais avec moins de succès que celles séronégatives. Des efforts doivent être déployés pour améliorer l’accès aux méthodes contraceptives efficaces et au conseil pour toutes les femmes, séropositives en particulier.