Contexte
Le rapport entre la grossesse non planifiée et la santé maternelle et infantile est bien documenté. Le rapport entre la grossesse non planifiée et la malnutrition infantile n’est pas bien compris et pourrait être considérable dans les pays tels que le Bangladesh où les deux atteignent de hauts niveaux.
Méthodes
Les données de l’Enquête démographique et de santé 2011 du Bangladesh relatives à 6.506 derniers-nés non gémellaires de moins de cinq ans ont servi à examiner le rapport entre l’intention de grossesse et la prévalence du retard de croissance, de la maigreur et de l’insuffisance pondérale durant la petite enfance. Les associations ont été identifiées par analyses de régression logistique multivariées.
Résultats
De nettes proportions d’enfants présentaient un retard de croissance (40%), un état de maigreur (16%) et une insuffisance pondérale (35%) au moment de l’enquête. Selon les déclarations des mères, au moment de la conception, 14% des grossesses indicielles étaient non désirées et 16%, inopportunes. Par rapport aux enfants dont la conception avait été planifiée, ceux nés d’une grossesse non désirée étaient plus susceptibles de présenter un retard de croissance (46% par rapport à 39%), un état de maigreur (19% par rapport à 15%) et une insuffisance pondérale (43% par rapport à 33%). Dans les analyses de régression, les enfants non désirés au moment de la conception présentaient un risque élevé de retard de croissance (RC, 1,4), de maigreur (1,4) ou d’insuffisance pondérale (1,3).
Conclusion
Les intentions maternelles de grossesse sont associées au retard de croissance, à la maigreur et à l’insuffisance pondérale. Si ces associations sont causales, la prévention des grossesses non désirées peut aider à réduire la prévalence de la malnutrition infantile au Bangladesh.