Contexte
Il serait utile de mieux comprendre les variables d’influence du risque de rapports sexuels forcés parmi les adolescentes d’Afrique subsaharienne.
Méthodes
Les données proviennent de 700 répondantes interviewées lors des vagues 2010 et 2012 d’une étude longitudinale du risque comportemental de contraction du VIH parmi les jeunes filles de 13–14 ou 18–19 ans vivant dans deux villes du sud-est du Ghana. Différents modèles de régression logistique ont permis l’examen de l’influence de la composition et richesse du ménage, de quatre variables de traitement familiales (contrôle comportemental, qualité de la relation, soutien financier, conflit), de la scolarisation et de l’expérience relationnelle sur le risque féminin de rapports sexuels forcés.
Résultats
Dix-huit pour cent des répondantes ont déclaré avoir subi des rapports sexuels forcés avant la vague 1, et 13% entre les vagues 1 et 2. Dans les modèles transversaux comme prospectifs, la variable présentant la plus forte association avec le vécu de rapports sexuels forcés est celle d’avoir jamais eu un petit ami (rapport de probabilité totalement ajusté, 4,5 et 2,6, respectivement). Dans les analyses transversales, le contrôle comportemental des parents est associé négativement au risque de rapports forcés, tandis que le conflit parental l’est positivement. Ces associations ne sont pas significatives dans les analyses prospectives. Le fait d’avoir eu un petit ami semble le principal prédicteur de rapports sexuels forcés parmi les jeunes filles, au-delà de toute influence de variables familiales, de scolarisation ou autres variables de ménage.
Conclusions
Une recherche approfondie permettrait de mieux cerner le contexte des relations des jeunes filles avec leurs petits amis, en vue de réduire le risque de contrainte sexuelle et de favoriser la prévention de la violence sexuelle masculine au sein de ces relations.