Contexte
La prévalence contraceptive est très faible au Sénégal, chez les femmes jeunes en particulier. Il convient de mieux cerner les obstacles à la contraception auxquelles les jeunes femmes se trouvent confrontées, y compris ceux imposés par les prestataires de santé.
Méthodes
Les données d’enquête issues de l’évaluation de l’Initiative pour la santé reproductive en milieu urbain au Sénégal ont servi à l’examen de la pratique contraceptive, de l’éventail de méthodes, du besoin non satisfait et des sources de méthodes parmi les femmes urbaines âgées de 15 à 29 ans mariées ou non mariées mais sexuellement actives. Les données d’un échantillon de prestataires de la planification familiale ont été considérées pour l’examen de la prévalence des restrictions d’admissibilité à la contraception en fonction de l’âge et de l’état matrimonial, ainsi que des différences de restrictions en fonction de la méthode, du type d’établissement et des caractéristiques du prestataire.
Résultats
La prévalence contraceptive moderne était de 20% parmi les jeunes femmes mariées et de 27% parmi celles non mariées mais sexuellement actives. Les niveaux des besoins non satisfaits en matière de contraception—à des fins d’espacement principalement—étaient respectivement de 19% et 11%. Les prestataires étaient le plus susceptibles d’imposer des restrictions d’âge minimum concernant la pilule et l’injectable, deux des méthodes les plus pratiquées par les jeunes femmes du Sénégal urbain. L’âge minimum médian pour l’obtention de la contraception était généralement de 18 ans. Les restrictions basées sur l’état matrimonial étaient moins courantes que celles imposées en fonction de l’âge.
Conclusions
Les programmes de formation et d’éducation à l’intention des prestataires de santé doivent chercher à lever les obstacles inutiles à l’accès à la contraception.