Contexte
La littérature relative à la violence conjugale dans les contextes à faibles ressources repose principalement sur des études transversales. L’hypothèse étant que la variation du statut et de l’autonomisation de la femme influencent la vulnérabilité à la violence, des études longitudinales sont nécessaires pour déterminer les avantages et les inconvénients potentiels associés à cette variation.
Méthodes
Les données ont été collectées de manière prospective dans une cohorte représentative de 4.749 femmes mariées dans les milieux ruraux de quatre états socialement et démographiquement divers d’Inde en 1998–1999 et 2002–2003. Un modèle de régression multinomial tenant compte des caractéristiques sociodémographiques et des changements et événements d’autonomie fonctionnelle et de procréation inter-enquêtes a été ajusté à un résultat catégoriel mesurant l’absence (référence), le début, la cessation et la poursuite de la violence conjugale.
Résultats
La liberté de mouvement continue, l’accroissement de la liberté de mouvement et l’autonomie financière continue entre la base et le suivi sont associés à un moindre risque de début de violence plutôt qu’à son absence (rapport de risque relatif, 0,7 pour chacun). Avoir un premier enfant est associé à un moindre risque de début et de poursuite de violence plutôt qu’à son absence (0,6 et 0,2, respectivement). Les femmes ayant déclaré une diminution ou un accroissement de leur contribution économique relative au ménage et celles ayant eu une grossesse non désirée présentent un risque supérieur de poursuite plutôt que d’absence de violence (1,8, 1,8 et 1,5, respectivement). La mort d’un enfant est associée à un risque supérieur de début plutôt que d’absence de violence (1,4).
Conclusion
La recherche future destinée aux interventions de lutte contre la violence conjugale devrait considérer la manière dont la variation des expériences génésiques et d’autonomie fonctionnelle des femmes peut être liée aux variations de cette violence.