Contexte
Les jeunes femmes sexuellement actives sont les plus affectées par l’épidémie du VIH en Afrique subsaharienne. Il serait utile de documenter les facteurs de risque et de protection au niveau de la famille, du partenaire et de l‘individu, en vue de la conception de programmes aptes à encourager les comportements sexuels plus sûrs et d’amoindrir le risque de contraction du VIH chez les jeunes femmes.
Méthodes
L’étude a été menée parmi 1.675 femmes ayant déjà eu des rapports sexuels, âgées de 15 à 24 ans et vivant à Rakai (Ouganda). L’échantillon est extrait d’une étude de cohorte communautaire en cours entamée en 1994 dans 56 villages dans le cadre du Rakai Health Sciences Program. Les facteurs contextuels au niveau de la famille, du partenaire et de l’individu ont été analysés selon trois variables de résultats: rapports sexuels avant l’âge de 15 ans, premiers rapports forcés et usage du préservatif aux premiers rapports.
Résultats
Au niveau de la famille, les jeunes femmes qui ne vivaient pas avec leurs deux parents sont plus susceptibles d’avoir eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans et d’avoir eu des premiers rapports forcés. Pour celles dont la mère avait atteint un certain niveau d’éducation secondaire et dont la femme-pourvoyeuse de soins ne consommait pas d’alcool, les chances d’avoir utilisé le préservatif lors des premiers rapports sont élevées. Avoir eu ses premiers rapports sexuels à l’âge d’au moins 15 ans représente la plus forte caractéristique de niveau individuel associée à l’usage du préservatif aux premiers rapports.
Conclusions
Les interventions de santé génésique doivent cibler les adolescentes et leurs parents afin de différer le début de l’activité sexuelle, de prévenir la contrainte sexuelle et d’encourager l’usage du préservatif. Les deux groupes doivent être sensibilisés aux risques associés aux différents types de partenariat sexuel.