Contexte: Le désir d’avoir des fils influence souvent le comportement de fécondité en Inde. Les femmes dont le nombre ou la proportion de fils est faible sont parfois plus susceptibles que les autres de continuer à avoir des enfants.
Méthodes: Les données de l’Enquête nationale indienne 2005–2006 sur la santé familiale ont servi à examiner plusieurs hypothèses relatives à l’association entre la répartition par sexe des enfants et l’élargissement de la famille parmi les femmes déjà mères âgées de 35 à 49 ans. Les analyses descriptives et celles de régression logistique multivariées de contrôle des variables de confusion éventuelles ont été exécutées séparément par parité.
Résultats: Les femmes mères d’un plus grand nombre de fils que de filles sont généralement moins susceptibles que l’inverse de continuer à avoir des enfants. L’élargissement des familles imputable au désir d’avoir des fils représente 7% des naissances. À toute parité donnée, le dernier-né des femmes ayant arrêté d’avoir des enfants est plus généralement un fils qu’une fille (rapports de masculinité de 133 à 157). Dans les analyses multivariées, les femmes sans fils sont plus susceptibles que celles sans filles de continuer à avoir des enfants aux parités 1-4 (RC, 1,4–4,5). À la plupart des parités si pas à toutes, la procréation continue est associée positivement à la mort d’un enfant et négativement aux niveaux d’éducation et d’exposition médiatique de la femme et à la richesse du ménage.
Conclusions: Le désir d’avoir des fils semble motiver significativement l’élargissement des familles. Les politiques démographiques visant à réduire la taille des familles sont essentielles, mais il est impératif aussi d’amoindrir le désir d’avoir des fils en remettant en question la perception de la valeur supérieure de ces derniers par rapport aux filles.