Contexte
L'avortement est strictement limité en Iran, où de nombreuses femmes confrontées à une grossesse non desirée recourent aux procédures clandestines non médicalisées. Une information précise sur l'incidence de l'avortement serait utile à l'évaluation de celle des grossesses non desirées et à l'allocation de ressources à la contraception.
Méthodes
Les données soumises à l'analyse sont celles relatives à 2.934 femmes mariées ayant participé à l'Enquête de Téhéran sur la fécondité. Le taux et le pourcentage de grossesses connue ayant aboutí sur une IVG ont été estimés pour toutes les femmes et tous les sous-groupes démographiques et socioéconomiques. L'examen de la pratique contraceptive des femmes et de leurs raisons d'avortement repose sur des données descriptives.
Résultats
Quelque 11.500 IVG avaient été pratiquées parmi les femmes mariées de Téhéran. Le taux d'avortement total estimé est de 0,16 par femme, pour un taux général annuel de 5,5 pour 1.000 femmes. Ce taux culmine à 11,7 dans la tranche des 30 à 34 ans. Sur 100 grossesses connues, 8,7 avaient été interrompues. Le taux d'avortement est élevé parmi les femmes ?employées ou à haut niveau de revenu ou d'éducation, ainsi que parmi celles ayant déclaré un faible niveau de religiosité, avoir deux enfants ou ne plus en désirer. Sept femmes sur 10 ayant recouru à l'avortement invoquent des raisons de fécondité et socioéconomiques. Plus de deux tiers des grossesses non désirées interrompues étaient le résultat d'un échec de méthode parmi les femmes qui avaient utilisé le retrait, la pilule ou le préservatif.
Conclusions
Les taux d'avortement estimés et leurs corrélats peuvent aider les décideurs politiques et les planificateurs de programmes à identifier les sous-groupes de femmes qui présentent un besoin particulier de services et conseil pour éviter une grossesse non planifiée.