Contexte
Les pharmacies informelles sont la première ligne de soins de santé dans de nombreux pays pauvres. En Ouganda, ces établissements vendent et administrent fréquemment le contraceptif injectable DMPA (acétate de médroxyprogestérone-dépôt), même si la loi leur interdit la vente de médicaments injectables. Il importe de comprendre les pratiques courantes des exploitants de ces pharmacies et leur potentiel d'apport du DMPA aux populations difficiles d'accès.
Méthodes
Entre novembre 2007 et janvier 2008, 157 pharmacies informelles ont été identifiées dans trois districts ruraux ougandais. Une enquête a été menée auprès des exploitants des 124 établissements qui vendaient le DMPA. Les données obtenues ont été analysées par méthodes descriptives.
Résultats
Seuls 35% des exploitants ont déclaré que l'établissement dans lequel ils travaillaient était une pharmacie agréée. Neuf pour cent ont pour leur part déclaré qu'il s'agissait d'une clinique privée. Tous ont déclaré avoir une certaine qualification en soins infirmiers, obstétriques (sages-femmes) ou autres compétences de santé ou médicales. Quatre-vingt-seize pour cent administraient le DMPA. Les exploitants pratiquaient en moyenne 10 injections (dont trois de DMPA) par semaine. Quarante-trois pour cent de ceux qui administraient le DMPA ont déclaré jeter les seringues usagées dans un réceptacle approprié; durant les 12 mois précédant l'enquête, 24% s'étaient blessés par piqûre d'aiguille et 17% avaient eu au moins un cas d'abcès au site d'injection. Onze pour cent ont dit avoir réutilisé une seringue jetable. Dans l'ensemble, la connaissance de la contraception était faible et les attitudes à l'égard de la planification familiale reflétaient les préjugés traditionnels courants.
Conclusion
La fourniture de DMPA est courante dans les pharmacies informelles des milieux ruraux. Elle doit cependant être rendue plus sûre. À défaut d'une réglementation ou de conditions d'homologation plus strictes, les exploitants de ces pharmacies peuvent être formés au titre de prestataires communautaires (légalement autorisés à pratiquer des injections) pour aider à répondre à l'importante demande de planification familiale non satisfaite dans les milieux ruraux.