Contexte
Les données probantes sont rares, en Inde, concernant les effets préjudiciables du mariage précoce sur la vie et sur la santé et les choix génésiques des jeunes femmes.
Méthodes
: Les données relatives à 8.314 femmes mariées de 20 à 24 ans vivant dans cinq états du pays, obtenues d'une étude sous-nationale des transitions vécues par les jeunes, servent à comparer les issues matrimoniales, génésiques et autres entre les jeunes femmes mariées avant l'âge de 18 ans et celles mariées plus tard. Les associations entre le moment du mariage et les issues considérées sont identifiées par analyses de régression logistique.
Résultats
Les jeunes femmes mariées à l'âge de 18 ans ou au-delà sont plus susceptibles que celles mariées avant l'âge de 18 ans d'avoir participé à la planification de leur mariage (rapport de probabilités, 1,4), de rejeter la violence conjugale (1,2), d'avoir pratiqué la contraception pour différer leur première grossesse (1,4) et d'avoir accouché de leur premier enfant dans un établissement de santé (1,4). Elles sont moins susceptibles que leurs homologues mariées à un âge précoce d'avoir subi de violences physiques (0,6) ou sexuelles (0,7) au sein de leur mariage ou d'avoir fait une fausse couche ou accouché d'un mort-né (0,6).
Conclusions
Les observations de l'étude soulignent la nécessité de renforcer parmi les jeunes et leurs familles la volonté de repousser l'âge du mariage. Elles mettent aussi en évidence le besoin de faire respecter les lois existantes sur l'âge minimum au moment du mariage et d'encourager les autorités scolaires, sanitaires et autres à soutenir les jeunes femmes dans leurs négociations avec leurs parents en faveur de mariages différés.