Contexte
En Inde, l'expérience des jeunes femmes non mariées qui désirent interrompre une grossesse non désirée n'est guère documentée.
Méthodes
Une enquête a été menée auprès de 549 femmes non mariées de 15 à 24 ans qui s'étaient fait avorter en 2007–2008 dans l'une de 16 cliniques gérées par l'ONG Janani dans les états de Bihar et Jharkhand. Les différences d'antécédents et d'obstacles à l'obtention d'un avortement, entre celles qui s'étaient fait avorter durant le premier trimestre et celles qui avaient obtenu la procédure pendant le deuxième, ont été examinées. Les associations entre ces facteurs et l'obtention d'un avortement du deuxième trimestre ont été identifiées par analyse de régression logistique.
Résultats
Quatre-vingt-trois pour cent des femmes avaient pris conscience de leur grossesse durant les deux premiers mois et 91% durant le premier trimestre. Quatre-vingt-quatre pour cent avaient décidé avant la fin du premier trimestre de se faire avorter mais 75% seulement l'avaient fait dans ce délai. Une participante sur six a déclaré que sa grossesse était le résultat d'une rencontre sexuelle non consensuelle. Ces déclarations se sont révélées plus fréquentes parmi les femmes qui s'étaient fait avorter pendant le deuxième trimestre. Les femmes plus âgées ou davantage scolarisées présentent une moindre probabilité d'avortement au deuxième trimestre (rapport de probabilités, 0,9 pour chaque groupe), tandis que celles des milieux ruraux, n'ayant pas bénéficié du plein appui de leur partenaire ou ayant déclaré un rapport forcé sont plus susceptibles d'avoir obtenu un avortement tardif (2,3–4,1).
Conclusions
Il existe, pour les jeunes femmes et hommes non mariés, un besoin de programmes d'éducation sexuelle qui soulignent l'importance de la reconnaissance d'une grossesse dès le début de la gestation et celle de la prompte obtention d'un avortement si la grossesse n'est pas désirée.