Contexte
L'avortement non médicalisé représente un sérieux problème de santé en Éthiopie. Il n'existe cependant aucune étude nationale quantitative de l'incidence de l'avortement. En 2005, le code pénal a été révisé pour élargir les indications d'admission légale de l'IVG. Il importe de mesurer l'incidence de l'IVG légale et illégale après la réforme de la loi.
Méthodes
Une étude nationalement représentative d'un échantillon de 347 établissements de santé offrant des services de soins post-avortement et d'avortement médicalisé et une enquête auprès de 80 professionnels informés sur la question de l'avortement dans le pays ont été menées en Éthiopie en 2007–2008. Les techniques d'estimation indirecte ont été appliquées pour calculer l'incidence de l'IVG. Les taux et quotients d'avortement et les taux de grossesse non planifiée ont été calculés pour le pays et ses régions principales.
Résultats
On estime à 382.000 le nombre d'IVG pratiquées en Éthiopie en 2008; 52.600 femmes ont été traitées pour cause de complications. Les IVG légales pratiquées dans les établissements de santé du pays sont estimées à 103.000, soit 27% de la totalité. Le taux d'avortement annuel national est de 23 pour mille parmi les femmes âgées de 15 à 44 ans, pour un quotient d'avortement de 13 pour 100 naissances vivantes. À Addis-Abeba, le taux d'avortement (49 pour mille) est deux fois le niveau national. Dans l'ensemble, environ 42% des grossesses n'étaient pas planifiées, soit un taux de grossesse non planifiée de 101 pour mille femmes.
Conclusions
L'avortement non médicalisé reste courant et impose un lourd fardeau aux Éthiopiennes. Pour réduire les taux de grossesse non planifiée et d'avortement non médicalisé, un accès accru doit être assuré à des soins contraceptifs et services d'avortement de haute qualité.