Contexte
Contrairement à d'autres pays d'Afrique, l'indice de fécondité du Mali demeure relativement élevé, à 6,8 naissances par femme. La recherche est rare sur le rôle des normes de la communauté dans la pratique de la planification familiale, surtout dans les pays à faible prévalence.
Méthodes
Les données relatives à 7.671 femmes en union issues de l'Enquête démographique et de santé malienne de 2001, ont été analysées par techniques de modélisation multiniveaux afin d'évaluer les effets de facteurs individuels et communautaires sur l'adoption de méthodes contraceptives modernes.
Résultats
Cinq pour cent seulement des femmes en union pratiquaient une méthode contraceptive moderne en 2001. La probabilité était élevée parmi les femmes du quintile de richesse supérieur, celles favorables ou dont le partenaire était favorable à la planification familiale, celles qui avaient récemment discuté la planification familiale avec leur partenaire ou d'autres interlocuteurs et celles exposées aux messages de planification familiale (rapports de probabilités, 1,4–2,7). Au niveau de la communauté, la probabilité de recours à la contraception moderne s'accroît avec la proportion de femmes exposées aux messages de planification familiale (5,5) et diminue à mesure que le nombre moyen de naissances par femme augmente (0,7). Dans le modèle final faisant état des facteurs individuels et communautaires, ces derniers ne sont plus significatifs.
Conclusions
L'analyse a démontré que l'approbation de la planification familiale et sa discussion avec le partenaire sont les facteurs le plus fortement associés à la pratique contraceptive moderne dans le modèle multiniveaux. Les programmes qui visent à accroître l'approbation individuelle et ceux qui apprennent aux partenaires à communiquer pourraient donc être particulièrement utiles à l'accroissement de la pratique contraceptive au Mali.