Contexte
La recherche relative à la poursuite de la contraception hormonale injectable s'est concentrée sur l'interruption intentionnelle de la pratique des clientes. Peu d'attention a cependant été accordée à l'interruption non intentionnelle imputable à la gestion par les prestataires des clientes qui aimeraient continuer la méthode mais qui se présentent en retard pour leurs réinjections planifiées.
Méthodes
Une enquête transversale a été menée sur 1.042 clientes poursuivant le contraceptif injectable dans 10 cliniques publiques des provinces sud-africaines de Cap Ouest et Cap Est. Des analyses de régression logistiques bivariées ont servi à identifier les associations entre certaines variables spécifiques et la probabilité de recevoir une réinjection, parmi les clientes revenues dans les cliniques en retard mais dans le délai de grâce de deux semaines imparti.
Résultats
Des 626 clientes poursuivant la méthode à Cap Ouest, 29% sont revenues dans un délai de deux semaines après leur visite de réinjection planifiée et 25% avaient un retard de 2 à 12 semaines; parmi les 416 clientes de Cap Est, ces proportions étaient de 42% et 16%, respectivement. Un pour cent seulement des clientes de Cap Ouest revenues pendant les deux semaines de grâce n'a pas obtenu leur réinjection; à Cap Est, toutefois, ce même pourcentage s'élevait à 36%. Parmi les clientes tardives de Cap Est qui n'ont pas reçu de réinjection, 64% n'ont pas obtenu d'autre méthode non plus. Peu de variables se sont avérées significatives dans les analyses bivariées. Certaines caractéristiques sont cependant associées à l'obtention de réinjections parmi les clientes tardives de Cap Est.
Conclusions
Le retour tardif des clientes devant recevoir une réinjection est courant dans le contexte examiné. Les prestataires devraient adhérer aux protocoles du délai de grâce et proposer un plan de couverture contraceptive aux clientes qui dépasseraient ce délai afin de réduire leur risque d'interruption non intentionnelle et de grossesse non planifiée.