Contexte
Bien que l'inégalité entre les sexes soit souvent citée comme obstacle à l'amélioration de la santé maternelle au Népal, l'attention est rarement dirigée sur la compréhension de la manière dont les facteurs socioculturels peuvent influencer le recours aux soins de santé. En particulier, l'effet de la position de la femme au sein de son ménage sur la mesure dans laquelle elle bénéficie de soins de santé mérite une étude plus approfondie.
Méthodes
Les données de l'EDS népalaise de 2001 relatives aux femmes de 15 à 49 ans mariées ou l'ayant jamais été ont été analysées en vue de l'examen de trois dimensions de la position des femmes au sein du ménage: prise de décision, emploi et influence sur les revenus, et discussion du planning familial avec le conjoint. Le rapport entre ces trois variables et la réception de soins prénataux et obstétricaux qualifiés a été évalué par modèles de régression logistique.
Résultats
Peu de femmes ont déclaré participer aux décisions du ménage, et moins encore disposaient du moindre contrôle sur leur propre revenu. Plus de la moitié ont toutefois déclaré avoir parlé du planning familial avec leur époux et des différences significatives sont apparues, dans les sous-groupes, au niveau de ces indicateurs de rang de la femme. Malgré l'inconstance des associations sur tous les indicateurs, la discussion du planning familial avec le conjoint s'est avérée liée à une probabilité accrue de réception de soins prénataux et obstétricaux qualifiés (rapports de probabilités 1,4 et 1,3, respectivement). L'instruction des femmes au niveau secondaire s'est également révélée fortement associée à un recours accru aux soins de santé (5,1–5,6).
Conclusions
L'inégalité entre les sexes limite l'accès des femmes aux soins de santé qualifiés au Népal. Les interventions aptes à améliorer la communication et à renforcer l'influence des femmes méritent un soutien continu. L'association forte entre l'éducation des femmes et le recours aux soins de santé souligne la nécessité d'efforts d'accroissement de la scolarisation des filles et de modification des perceptions de la valeur des soins de santé maternelle qualifiés.