Les estimations nationales et régionales relatives à l'incidence de l'avortement provoqué au Brésil, en Colombie et au Mexique, entre la fin des années 70 et le début des années 90, indiquent une augmentation nette du taux d'avortement au Brésil, ainsi qu'un nombre d'avortements par naissance également en hausse dans les trois pays. L'analyse transversale ne révèle aucune corrélation significative entre les taux d'avortement et la pratique contraceptive, sauf au Mexique, où une nette association positive a été observée au début des années 90. Dans la nette association positive longitudinale, le taux d'avortement a suivi l'accroissement de la pratique contraceptive dans la plupart des régions de Colombie jusqu'au milieu des années 80. En Colombie et dans la région la plus urbanisée du Mexique, les taux d'avortement se sont réduits à mesure de la stabilisation ou de l'augmentation de la pratique contraceptive. Le nombre d'avortements par naissance présente une association temporelle positive avec la pratique contraceptive dans presque toutes les régions des trois pays observés. Le rôle de l'avortement dans le déclin de la fécondité est apparu le plus important au Brésil, où l'indice général de fécondité aurait été de près de 13% supérieur au début des années 1990 si le nombre d'avortements par naissance n'avait pas augmenté depuis le début de la période d'observation. Selon les tendances observées, l'avortement semble avoir eu une plus grande incidence sur la fécondité dans les régions caractérisées par une pratique faible de la contraception. Dans l'ensemble, la pratique contracepti