Contexte: Au Brésil, où la contraception d'urgence pourrait jouer un rôle critique dans la réduction des grossesses non désirées, le gouvernement a inclus la méthode dans ses normes de planning familial. L'on en sait toutefois peu sur la disponibilité et la prestation du service.
Méthodes: Un échantillon national aléatoire de 579 obstétriciens-gynécologues brésiliens a répondu à une enquête menée par courrier en 1997 sur la question de la contraception d'urgence. Les données recueillies renseignent sur les connaissances, les attitudes et les pratiques de ces prestataires à l'égard de ce type de contraception.
Résultats: Presque tous les répondants (98%) avaient entendu parler de la contraception d'urgence, mais beaucoup n'en possédaient pas une connaissance spécifique. Environ 30% croyaient, à tort, qu'il s'agissait d'une méthode abortive, et 14% pensaient, à tort aussi, qu'elle était illégale. Quarante-neuf pour cent des médecins selon lesquels la méthode provoquait un avortement (généralement illégal au Brésil) et 46% de ceux selon lesquels la contraception d'urgence était en soi illégale l'avaient toutefois prescrite à leurs clientes. Plus étonnant encore, alors que 61% des répondants déclaraient avoir presté des services de contraception d'urgence, 15% seulement pouvaient citer correctement la marque, la dose, le régime et le moment de la première dose d'une pilule prescrite.
Conclusions: Les efforts de sensibilisation axés sur une information de prescription spécifique et l'introduction d'un produit spécial permettraient d'améliorer grandement l'accès des femmes à la méthode au Brésil.