Contexte: Le Zimbabwe est l'un des rares pays d'Afrique subsaharienne ayant déployé un effort considérable en vue d'intéresser les hommes à la pratique contraceptive. Le pays présente aussi l'un des plus hauts taux de prévalence du VIH enregistrés en Afrique. Il est dès lors utile d'examiner les tendances masculines d'usage du préservatif dans le cadre des relations conjugales et en dehors du mariage.
Méthodes: Les différences d'usage du préservatif par les hommes célibataires sexuellement actifs et leurs homologues mariés ont été examinées sur la base des données de l'Enquête démographique et de santé menée en 1994 au Zimbabwe. Des modèles de régression logistique à plusieurs variables ont permis d'isoler les déterminants de l'usage masculin du préservatif.
Résultats: Le préservatif était utilisé principalement dans les rapports sexuels non matrimoniaux. Les hommes célibataires sexuellement actifs se sont révélés plus de six fois plus susceptibles d'utiliser le préservatif (50%) que de recourir à la pilule (7%). De même, 50% des hommes célibataires sexuellement actifs utilisaient le préservatif au moment de l'enquête, soit plus de huit fois la proportion relevée parmi les hommes mariés (6%). Au contraire, 47% des hommes mariés ont déclaré que leur partenaire utilisait la pilule, soit six fois plus que parmi les hommes célibataires (7%). Selon l'analyse de régression logistique multidimensionnelle, l'état matrimonial produisait l'effet le plus important et le plus significatif, statistiquement parlant, sur l'usage du préservatif. La région de résidence avait aussi une incidence significative sur l'usage masculin du préservatif.
Conclusions: Le préservatif est la méthode de prédilection des hommes célibataires sexuellement actifs du Zimbabwe, tandis que la pilule semble la méthode préférée dans les unions matrimoniales. Au Zimbabwe, les hommes semblent suivre les conseils d'usage du préservatif dans les relations non conjugales.