Contexte: Tandis que l'épidémie du sida continue à ravager l'Afrique subsaharienne, de plus en plus grands nombres de femmes en âge de procréer et leurs partenaires sont séropositifs. Les programmes de planning familial pourraient potentiellement réduire le risque de contamination périnatale et hétérosexuelle, mais les stratégies programmatiques efficaces dépendent de l'influence du VIH et du sida sur les décisions de procréation.
Méthodes: En 1997, huit groupes de discussions dirigées et 23 entrevues en profondeur ont été organisés parmi la population féminine et masculine de Ndola, en Zambia, une région à prévalence élevée du VIH et du sida. Les transcriptions codées et matrices récapitulatives ont permis l'analyse des thèmes substantiels en fonction du sexe des participants à l'étude.
Résultats: En l'absence de signes ou symptômes de maladie, l'incidence du VIH sur les décisions de procréation et de pratique contraceptive des femmes et des hommes est généralement faible, à l'exception notable de l'observation des participants relative à la charge représentée par les enfants dont les parents sont morts du sida. En présence des signes et symptômes de la maladie toutefois, les femmes comme les hommes se disent totalement opposés à la poursuite de toute procréation et supportent l'usage du préservatif afin d'éviter la contamination d'un conjoint. Beaucoup de femmes ont déclaré qu'elles auraient peur de se trouver enceintes si elles soupçonnaient être séropositives, de peur que la grossesse fasse «sortir» la maladie, et certaines ont indiqué qu'elles considéreraient de se faire tester avant d'avoir un autre enfant.
Conclusions: Les programmes de planning familial pourraient aider leurs clientes à évaluer leur propre risque d'infection et réduire ainsi le risque de contamination périnatale à travers la discussion franche des facteurs de risque, l'offre de tests de séropositivité et l'assistance aux couples affectés par le VIH dans leurs choix contraceptifs.