Contexte: En Turquie, où la prévalence contraceptive est d'environ 65%, un grand nombre de couples pratiquent la méthode du retrait ou du stérilet. Malgré l'existence d'un programme national de planning familial depuis 35 ans, le diaphragme n'a pas été introduit comme option contraceptive.
Méthodes: Le diaphragme a été proposé aux femmes comme option contraceptive dans le cadre des consultations de quatre cliniques de planning familial de Turquie occidentale: deux cliniques du secteur public (l'une à Çapa, Istanbul, l'autre à Izmir) et deux du secteur privé (l'une à Incirli, Istanbul, l'autre à Denizli). Les femmes ayant choisi la méthode ont été interviewées au moment de leur choix et invitées à participer à une étude de suivi à deux semaines puis à trois, six et 12 mois. Les caractéristiques démographiques de 740 femmes ayant choisi une autre méthode contraceptive ont également été recueillies, et des discussions de groupe ont été menées avec les utilisatrices du diaphragme et leurs partenaires, avec les utilisatrices d'autres méthodes et avec les prestataires de services.
Résultats: Au total, 166 femmes ont opté pour le diaphragme, et 161 ont accepté de participer à l'étude. Les taux d'acceptation initiaux se sont avérés supérieurs dans les deux cliniques privées (14% et 6%) que dans celles du secteur public (3% et 1%). Dans les cliniques du secteur public, les utilisatrices du diaphragme étaient davantage instruites et plus susceptibles d'occuper un emploi professionnel que les femmes qui avaient choisi d'autres méthodes. A Çapa, 42% de celles qui avaient choisi le diaphragme étaient diplômées universitaires, par rapport à 7% de celles qui avaient choisi une autre méthode. Malgré les différences observées entre les deux cliniques privées quant au niveau d'instruction de la clientèle, cet écart était inexistant, aux deux sites, entre les femmes qui avaient accepté le diaphragme et les utilisatrices des autres méthodes. Parmi les premières, 47% ont indiqué qu'elles avaient des rapports sexuels au moins quatre fois par semaine, par rapport à 29% de celles qui pratiquaient d'autres méthodes. Plus de la moitié des femmes qui avaient opté pour le diaphragme (59%) ont cité, comme raison de leur choix, la sécurité et l'absence d'effets secondaires. Parmi les utilisatrices des autres méthodes, un pourcentage comparable (58%) citait la raison de l'efficacité. Cinquante pour cent des utilisatrices du diaphragme avaient abandonné la méthode au suivi de six mois, et 60% à celui de 12 mois.
Conclusions: Dans les cliniques privées comme dans celles du secteur public, une petite proportion des clientes ont manifesté un intérêt pour le diaphragme et l'ont trouvé acceptable. Dans les pays moins développés, le diaphragme peut représenter une option contraceptive vialbe pourvu que les prestataires soient en mesure de fournir une information et un soutien adéquats.