Contexte: Les patientes en télémédecine soucieuses de confirmer la réussite d’un avortement médicamenteux effectué en dehors d’une clinique sont généralement invitées à utiliser les tests urinaires de grossesse à haute sensibilité, qui peuvent produire des résultats inexacts jusqu’à quatre semaines après l’intervention. Les tests urinaires de grossesse multiniveaux (TGMN), qui produisent des résultats exacts en l’espace d’une semaine, offrent une autre solution prometteuse, mais leur utilisation n’a pas été évaluée en télémédecine.
Méthodes: De novembre 2017 à mai 2018, 165 personnes enceintes admises et consentantes qui s’étaient adressées à l’organisation safe2choose — prestataire de services d’avortement par télémédecine à l’échelle internationale — pour un avortement médicamenteux ont été inscrites à une étude pilote et un colis contenant des médicaments abortifs, deux TGMN et les instructions à suivre leur a été envoyé. Les données relatives à 118 participantes ayant répondu à un questionnaire d’évaluation en ligne deux semaines après l’envoi du colis ont été analysées pour examiner leur expérience et leur satisfaction concernant le service.
Résultats: Les participantes qui avaient répondu au questionnaire étaient originaires de 11 pays, dont le Mexique, les Philippines et Singapour. Quatre-vingt-treize pour cent avaient utilisé les deux TGMN et, parmi elles, 91% les avaient utilisés aux intervalles adéquats. Parmi les 95% de participantes dont les TGMN indiquaient des niveaux d’hormone de grossesse en baisse entre les moments où elles avaient effectué les tests avant et après l’avortement médicamenteux, 86% avaient interprété correctement leurs résultats comme indiquant qu’elles n’étaient plus enceintes. Le niveau de satisfaction était élevé, toutes les participantes indiquant que l’information fournie leur avait été utile. Plus de neuf sur 10 faisaient remarquer qu’elles seraient disposées à réutiliser les TGMN.
Conclusions: L’incorporation des TGMN dans les services d’avortement par télémédecine est faisable et associée à un haut degré de satisfaction. L’habilitation à gérer ses propres soins de suivi après avortement pourrait améliorer grandement l’expérience générale de l’intervention.