Contexte: Les phénomènes météorologiques extrêmes sont la cause de déplacements de population à grande échelle au Bangladesh. Il importe de documenter l'effet éventuel de ce déplacement des ménages sur le recours des femmes aux prestations de soins prénatals (SPN).
Méthodes: En 2017, une enquête transversale auprès des ménages a été menée dans 25 villages bangladais situés dans des zones sujettes ou non au déplacement. Les données ont été collectées auprès de 611 répondants (les femmes ou leur mari) ayant déclaré avoir eu une naissance vivante au cours des trois dernières années. Parmi ces répondants, 289 avaient connu un déplacement du ménage dû à un phénomène météorologique extrême. La relation entre le vécu de ce déplacement et le recours des femmes aux prestations SPN durant leur dernière grossesse ayant abouti sur une naissance vivante a été examinée par analyses de régression logistique.
Résultats: Quatre-vingt-trois pour cent des femmes avaient obtenu au moins une consultation SPN durant leur dernière grossesse ayant abouti sur une naissance vivante; parmi elles, 31% en avaient obtenu au moins quatre avec un prestataire qualifé. Les femmes des ménages déplacés trois fois ou davantage étaient moins susceptibles que celles des ménages non déplacés d'avoir obtenu une consultation SPN et au moins quatre consultations avec un prestataire qualifié (RC, 0,3 et 0,4, respectivement). L'expérience antérieure de la maternité (0,3–0,4), l'âge au moment de la grossesse (2,5–3,9), l'activité professionnelle du mari (2,2 pour « autre ») et la prise de décision parentale conjointe concernant les consultations SPN (1,8) se sont aussi avérés associés à l'obtention d'au moins quatre consultations avec un prestataire qualifié.
Conclusions: Le renforcement des services de planification familiale et l'admissibilité accrue aux prestations de maternité du gouvernement bangladais dans les zones vulnérables aux inondations et à l'érosion des rives sont recommandés pour améliorer le recours aux prestations SPN.