Contexte: Aucune étude de données historiques longitudinales sur la contraception n'a cherché à établir si une naissance non planifiée (résultat d'une grossesse non planifiée) était associée à un changement de comportement contraceptif, y compris en Colombie et au Pérou où les niveaux de fécondité non planifiée restent élevés.
Méthodes: Les données de calendrier historique mensuel ayant trait à la reproduction, extraites des Enquêtes démographiques et de santé 2010 de Colombie et 2012 du Pérou, ont servi à l‘étude du comportement contraceptif de 13 373 et 7 425 femmes, respectivement. Des tables de transition et des modèles de risque ont permis d'identifier les associations entre les méthodes contraceptives utilisées avant et après la grossesse, ainsi que d‘évaluer la différence de ces rapports suivant que les femmes avaient déclaré une naissance non planifiée ou planifiée.
Résultats: Les femmes qui pratiquaient une méthode traditionnelle, barrière ou (en Colombie) hormonale à courte durée d'action avant la grossesse se sont révélées plus susceptibles d'en choisir une plus efficace (plutôt que de n'en utiliser aucune) après la naissance s'il s'agissait d'une naissance non planifiée (par rapport à planifiée) (rapports de risque relatif de 1,2–1,3 en Colombie; 1,6 au Pérou). Par rapport à leurs homologues qui avaient eu une naissance planifiée, les femmes dont la grossesse ne l'avait pas été et qui avaient pratiqué les méthodes les plus efficaces utilisées dans le pays (stérilet/ DIU ou implant en Colombie, pilule ou injectable au Pérou) étaient moins susceptibles d'en reprendre la pratique après la naissance que de n'utiliser aucune méthode (0,7 en Colombie; 0,8 au Pérou).
Conclusions: Les naissances non planifiées sont associées à un changement du comportement contraceptif. Les efforts déployés pour comprendre les choix contraceptifs post-partum des femmes qui ont eu une naissance non planifiée doivent tenir compte du comportement contraceptif à plus d'un moment de la vie reproductive des femmes.