Contexte
L'impact des ruptures de stocks de contraceptifs sur les femmes et les prestataires de soins de santé n'est guère documenté, pas plus que la manière dont les décideurs politiques perçoivent et traitent la situation.
Méthodes
En mai-juillet 2015, une étude qualitative de l'expérience de ruptures de stocks de contraceptifs a été menée dans deux districts d'Ouganda. Trois composants de collecte de données ont été considérés: huit groupes de discussion avec 50 femmes, 24 entretiens individuels en profondeur avec des prestataires de services de planification familiale et responsables de structure et 11 entretiens en profondeur avec des responsables politiques et décideurs au niveau du district. L'analyse des données a procédé selon l'approche de l'analyse de contenu.
Résultats
Les ruptures de stocks de contraceptifs se sont révélées courantes, en particulier pour les méthodes longue durées et la contraception orale. Pour les femmes, les conséquences en sont le stress, les coûts accrus, le conflit conjugal et les grossesses non désirées ou non planifiées. Les prestataires font état de détresse émotionnelle, reproches des clientes, détérioration des compétences et réduction de la demande de leurs services; ils estiment aussi ne pas pouvoir résoudre la situation dans le cadre des systèmes d'approvisionnement actuels. Malgré la prévalence généralisée et l'impact négatif des ruptures de stocks, les responsables politiques ignorent l'ampleur du problème.
Conclusions
Les résultats laissent entendre un besoin critique de sensibilisation à la réalité des ruptures de stocks, de réduction de leur incidence et d'atténuation de leurs conséquences négatives. Les efforts d'élimination des ruptures de stocks doivent prévoir la résolution des problèmes de la chaîne d'approvisionnement. La sensibilisation communautaire et l'engagement des hommes sur les questions de la planification familiale pourraient aider à mieux gérer les conséquences des ruptures de stocks.