Contexte
En Éthiopie, les services d'avortement ont changé après la libéralisation de loi sur l'IVG en 2005. Il importe d'examiner l'évolution des niveaux et types de soins relatifs à l'avortement (soit l'avortement légal et le traitement des complications de l'avortement) au fil du temps.
Méthodes
Entre décembre 2013 et mai 2014, des données de symptômes, procédures et traitement ont été collectées auprès de 5 604 femmes demandeuses de soins d'avortement dans un échantillon de 439 structures de santé publiques et privées. L'échantillon ne comptait aucune structure privée de niveau inférieur (dont certaines offrent des soins d'avortement) afin de maintenir la comparabilité avec l'échantillon d'une étude menée en 2008. Ces données ont été combinées avec celles de suivi de 105 806 femmes traitées dans 74 structures d'ONG en 2013. Des analyses descriptives ont été effectuées et des estimations annuelles calculées pour comparer les nombres et types desoins relatifs à l'avortement assurés en 2008 et en 2014.
Résultats
Le nombre annuel estimé de femmes cherchant à se faire avorter légalement dans les types de structure échantillonnés est passé de 158 000 en 2008 à 220 000 en 2014, tandis que le nombre estimé de celles en quête de soins après avortement passait de 58 000 à 125 000. La proportion des soins d'avortement assurés dans le secteur public est en hausse, de 36% à 56% à l'échelle nationale. La proportion des femmes demandeuses de soins après avortement atteintes de complications graves passe de 7% à 11%; la part des procédures tombant sous l'avortement médical passe de 0% à 36% et la proportion des soins d'avortement assurés par des agents de santé de niveau intermédiaire passe de 48% à 83%. La plupart des femmes ont reçu une contraception après avortement.
Conclusions
L'Éthiopie a réalisé de nets progrès en termes d'élargissement des soins complets de l'avortement. La morbidité associée à l'avortement non médicalisé n'est cependant pas encore éliminée.