Contexte
Bien que l'avortement soit largement légal au Népal depuis 2002, une proportion considérable de femmes recourent toujours à l'avortement clandestin non médicalisé et il n'existe aucune estimation nationale de l'incidence de l'avortement médicalisé ou non.
Méthodes
Les données ont été collectées en 2014 auprès d'un échantillon nationalement représentatif de 386 structures prestataires de l'avortement légal ou de soins après avortement, ainsi que de 134 professionnels de la santé au courant de la question de la prestation de services d'avortement. Les cas enregistrés dans les structures et les techniques d'estimation indirecte ont servi à calculer l'incidence nationale et régionale de l'avortement légal ou non. Les niveaux nationaux et régionaux de complications de l'avortement et de grossesses non désirées ont également été estimés.
Résultats
En 2014, 323 100 avortements, dont 137 000 procédures légales, ont été pratiqués au Népal et 63 200 femmes ont été traitées pour complications d'un avortement. Le taux d'avortement était de 42 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans, avec un quotient d'avortement de 56 pour 100 naissances vivantes. Le taux enregistré dans la région centrale (59 pour 1 000) est nettement supérieur à la moyenne nationale. Dans l'ensemble, 50% des grossesses n’étaient pas planifiées et le taux de grossesse non planifiée est calculé à 68 pour mille femmes en âge de procréer.
Conclusions
Malgré la légalisation de l'avortement et l’élargissement des services au Népal, l'avortement non médicalisé reste courant et affecte lourdement les femmes. Des programmes et politiques visant à réduire les taux de grossesse non planifiée et d'avortement non médicalisé, à accroître l'accès à des soins contraceptifs de qualité et à élargir les services d'avortement médicalisés seraient utiles.