Contexte
Le rapport entre les législations nationales qui interdisent les mariages d’enfants et la prévalence de ces mariages et des naissances chez les adolescentes n’est pas bien compris.
Méthodes
Les données d’Enquêtes démographiques et de santé et de la base de données sur mariages d’enfants créée par le programme MACHEquity à McGill University ont servi à l’examen du rapport entre les lois qui fixent avec constance l’âge du mariage des filles à 18 ans ou plus et la prévalence des mariages d’enfants et de la maternité à l’adolescence dans 12 pays d’Afrique subsaharienne. Les pays ont été considérés comme ayant une législation constante à l’encontre des mariages d’enfants s’ils exigeaient que les filles aient au moins 18 ans pour pouvoir se marier, se marier avec le consentement de leurs parents ou consentir à un acte sexuel. Les associations entre les législations constantes et les deux résultats considérés ont été identifiées à l’aide de modèles multivariés avec erreurs types robustes pour rendre compte du groupement de ménages.
Résultats
Quatre des 12 pays disposaient de législations fixant avec constance l’âge minimum du mariage à 18 ans ou plus. Après correction des covariables, la prévalence du mariage d’enfants s’est avérée de 40% inférieure dans les pays dotés de législations constantes contre le mariage d’enfants, par rapport aux pays dénués de telles lois (rapport de prévalence de 0,6). La prévalence de la maternité à l’adolescence est quant à elle de 25% inférieure dans les pays dotés de législations constantes par rapport à ceux qui ne le sont pas (0,8).
Conclusion
Nos résultats appuient l’hypothèse selon laquelle les législations matrimoniales constantes protègent contre l’exploitation des filles.