Contexte
Si la documentation laisse souvent entendre que les orphelins sont désavantagés par rapport à leurs pairs qui ne sont pas orphelins, la nature du désavantage et les mécanismes qui l’entraînent ne sont pas bien compris. Certaines données donnent à penser que les orphelins présentent une fécondité élevée, sous l’effet peut-être d’un désavantage structurel qui les conduit à prendre plus de risques sexuels. Une autre explication serait qu’ils recherchent intentionnellement les grossesses pour retrouver un sens de normalité, d’acceptation et d’amour.
Méthodes
Les données relatives à 1 033 jeunes adultes âgés de 15 à 25 ans, extraites de la vague 2006 de l’Étude longitudinale des familles et de la santé au Malawi, ont été utilisés pour examiner la relation du fait d’être orphelin de mère et de père avec les indicateurs de risque sexuel et la fécondité désirée et effective. L’examen a procédé par analyses de régression avec correction des covariables de caractéristiques sociodémographiques et temps écoulé depuis la mort du parent.
Résultats
Vingt-six pour cent des répondants avaient perdu leur père et 15%, leur mère. Le fait d’être orphelin ne s’est pas révélé associé à la prise de risques sexuels. En revanche, les répondants dont la mère était décédée durant les cinq dernières années désiraient plus d’enfants que ceux dont la mère était toujours en vie (excès de risque de 0,52 côté femmes et 0,97 côté hommes). La fécondité effective est élevée chez les femmes dont le père était décédé plus de cinq ans plus tôt (0,31) et chez les hommes dont la mère l’était durant les cinq dernières années (1,06) ou plus de cinq ans plus tôt (0,47).
Conclusion
L’élévation de la fécondité désirée et effective parmi les orphelins s’aligne sur l’hypothèse que les orphelins recherchent intentionnellement leurs grossesses. Il serait peut-être utile d’intégrer des stratégies relatives aux désirs personnels d’être parents dans les programmes de prévention destinés à la jeunesse orpheline.