Contexte
La régulation menstruelle (RM), une forme relativement sûre d’interruption volontaire de la grossesse (IVG), est légale au Bangladesh en début de grossesse. Les facteurs associés à la décision des femmes de choisir cette méthode d’IVG ou une autre moins dénuée de risque restent cependant peu connus.
Méthodes
Les données du Système de surveillance démographique de Matlab concernant 122 691 grossesses—dont 5 221 (4,3%) interrompues—ont servi à examiner les tendances, entre 1989 et 2008, relatives à l’interruption de la grossesse (IVG) et au recours aux méthodes plus (RM ou dilatation et curetage) ou moins sûres (toutes autres). Les facteurs associés à la décision d’IVG et au recours aux méthodes plus sûres ont été estimés par régressions logistiques et logistiques multinomiales.
Résultats
Soixante-sept pour cent des interruptions de grossesse ont été pratiquées selon les méthodes plus sûres et 33% selon celles moins dénuées de risque. La proportion des grossesses interrompues augmente entre 1989 et 2008, sous l’effet, pour la totalité, du recours accru aux méthodes plus sûres. Les femmes âgées de moins de 18 ans et celles de 25 ans et plus paraissent plus susceptibles que celles de 20 à 24 ans d’interrompre leur grossesse (RC compris entre 1,5 dans les tranches de 16 à 17ans ou de 25 à 29 ans et 26,1 parmi les femmes âgées de 45 ans et plus). Parmi les femmes ayant choisi l’IVG, celles de 25 à 44 ans sont plus susceptibles que celles de 20 à 24 ans d’avoir eu recours à une méthode plus sûre. Par rapport aux femmes sans instruction formelle, celles ayant bénéficié d’une certaine scolarisation sont plus susceptibles d’avoir recours à l’IVG, et d’utiliser les méthodes plus sûres.
Conclusion
Les grossesses sont interrompues en proportion grandissante à Matlab, selon un recours grandissant aussi aux méthodes plus sûres.