Contexte
La régulation menstruelle (RM), considérée comme une méthode relativement sûre, et l’avortement, méthode vraisemblablement moins dénuée de risque, se pratiquent tous deux au Bangladesh pour interrompre la grossesse (connue ou soupçonnée). L’évolution dans le temps du recours à ces méthodes et les risques de mortalité comparés ne sont cependant guère documentés.
Méthodes
Les données du Système de surveillance démographique de Matlab (Bangladesh) concernant 110 152 issues de grossesse entre 1989 et 2008, ont servi à évaluer l’évolution des risques de mortalité associés à la RM (ainsi qu’à un petit nombre de procédures de dilatation et curetage), à l’avortement et à la naissance vivante. Les issues ont été comparées par disposition en tableaux et analyses de régression logistique dans deux zones de Matlab: la zone de comparaison, qui bénéficie de services de santé et de planification familiale publics standard, et la zone Santé maternelle et de l’enfant–Planification familiale (SME-PF), bénéficiaire de meilleurs services.
Résultats
Sur l’ensemble de Matlab, la proportion des grossesses interrompues par RM passe de 1,9% en 1989–1999 à 4,2% en 2000–2008, tandis que celle des grossesses interrompues par avortement diminue, de 1,6% à 1,1%. Le risque de mortalité associé à la RM représente 4,1 fois celui de la naissance vivante en 1989–1999, mais il n’est plus élevé en 2000–2008. Celui de l’avortement représente, respectivement, 12,0 et 4,9 fois celui de la naissance vivante en 1989–1999 et en 2000–2008. La réduction du risque de mortalité est supérieure dans la zone SME-PF (90% par rapport à 75% dans la zone de comparaison).
Conclusion
La RM n’expose plus les femmes à un risque de mortalité élevé par rapport à celui de la naissance vivante; l’avortement, si.