Contexte
Malgré une fécondité en baisse au Ghana, la pratique de la contraception moderne, même dans les milieux urbains, reste faible pour des raisons qui demeurent obscures. Peu d’études ont examiné la dynamique des décisions de fécondité et de la pratique contraceptive parmi les résidents urbains contemporains dans le contexte d’une relation.
Méthodes
Des entretiens en profondeur sur les antécédents contraceptifs ont été menés dans un échantillon délibéré de 80 femmes et hommes sexuellement actifs d’Accra.
Résultats
La contraception s’est révélée bénéficier d’une perception favorable, bien que le moment et le choix de la méthode dépendent fortement du type et du stade de la relation. Lors des premiers rapports sexuels et à la première rencontre sexuelle avec un nouveau partenaire, les rapports sont généralement non protégés. Beaucoup de femmes font preuve d’auto-détermination («agency») dans la négociation ultérieure du préservatif. Les hommes se montrent aussi motivés à pratiquer la contraception. Tandis que la relation se stabilise, les couples abandonnent le préservatif au profit de méthodes traditionnelles, de crainte que les méthodes modernes n’affectent leur fécondité. Après une première naissance, les couples préfèrent la contraception moderne, à des fins d’espacement, mais les effets secondaires mènent souvent les femmes à changer de méthode ou à abandonner la pratique. Les femmes qui bénéficient d’une relation de soutien sont plus susceptibles de poursuivre la pratique de la contraception moderne en dépit de ses effets secondaires. Une fois atteints les objectifs de procréation, les couples reviennent aux méthodes traditionnelles afin d’éviter plus d’exposition à des «produits chimiques».
Conclusions
Les programmes de contraception remporteraient peut-être plus de succès s’ils ciblaient leurs messages en fonction du stade de la relation, impliquaient les hommes et tenaient compte du désir de pratiquer, à certains moments, les méthodes traditionnelles, afin d’assurer qu’elles le soient sans risques.