Contexte
Les données relevées dans différents contextes laissent entendre que les femmes ne disposent souvent que d’un contrôle limité sur les décisions relatives à leur propre santé reproductive. Pour accroître l’adoption de services et comportements préventifs, il importe de comprendre l’association entre, d’une part, la dynamique du pouvoir intrafamilial et les attitudes des femmes, des maris et des belles-mères et, d’autre part, les pratiques de santé maternelle.
Méthodes
Dans 317 ménages de deux districts ruraux du Mali central, les femmes qui avaient accouché durant l’année précédente et les maris et belles-mères de ces femmes ont été invités, chacun et chacune, à répondre à un questionnaire d’évaluation de leurs attitudes à l’égard des notions de genre, de pouvoir et de santé. Des analyses de régression logistique bi- et multivariées ont été réalisées pour identifier les associations avec quatre issues de santé maternelle: fréquence des soins prénatals, moment des soins prénatals, accouchement en milieu institutionnel et soins postnatals.
Résultats
Dans les analyses multivariées, les préférences et les opinions des belles-mères sont associées aux comportements de santé maternelle des belles-filles. Les perceptions personnelles des femmes concernant leur auto-efficacité, la valeur des femmes dans la société et la qualité des services au niveau de l’établissement de santé local se révèlent aussi indépendamment associées à leurs pratiques préventives et de recherche de la santé. Les préférences et opinions des maris ne sont associées à aucune issue.
Conclusions
Les interventions axées sur les femmes ou les couples ne suffisent peut-être pas à promouvoir la santé reproductive des femmes dans les sociétés patriarcales telles que celle du Mali. La recherche et les efforts programmatiques futurs devront prendre en considération les normes de genre et l’influence d’autres membres de la famille, notamment les belles-mères.