Contexte
Malgré la législation restrictive de l’avortement en Ouganda, les procédures clandestines, pratiquées dans des conditions dangereuses, sont fréquentes. Peu de données sont cependant disponibles concernant l’impact économique, sur les femmes et les ménages, des complications après avortement.
Méthodes
Les données d’une enquête réalisée en 2011–2012 auprès de 1.338 femmes ayant reçu des soins après avortement dans 27 centres de santé ougandais ont servi à évaluer les conséquences économiques de l’avortement non médicalisé et du traitement de ses complications. Des données ont été obtenues sur les coûts du traitement et sur l’impact des complications de l’avortement sur les enfants du ménage, sur la productivité de la répondante et des autres membres du ménage et sur les changements survenus au niveau de leurs circonstances économiques.
Résultats
La plupart des femmes ont déclaré que leur avortement non médicalisé avait eu au moins un effet indésirable, tel que perte de productivité (73%), conséquences négatives pour les enfants (60%) et détérioration des circonstances économiques (34%). Les femmes qui avaient passé au moins une nuit dans un établissement prestataire de soins après avortement se sont révélées plus susceptibles d’avoir subi ces trois conséquences (OR, 1,6–2,8) et celles qui avaient encouru de plus grands frais de soins après avortement, plus susceptibles de déclarer une détérioration de leurs circonstances économiques (1,6). Les femmes plus riches se sont avérées moins susceptibles que les plus pauvres de faire état de conséquences négatives pour leurs enfants (0,4–0,5).
Conclusions
L’impact des complications de l’avortement non médicalisé et les frais encourus pour leur traitement sont considérables pour les femmes ougandaises et leur ménage. Il existe un besoin urgent de stratégies de réduction du nombre de procédures non médicalisées, par l’élargissement de l’accès à la contraception pour éviter les grossesses non planifiées notamment.