Contexte
La migration saisonnière des travailleurs est courante parmi les hommes de nombreuses anciennes républiques soviétiques. La recherche ne s’est guère penchée sur les questions de la pratique contraceptive et de l’IVG parmi les femmes de ces contextes à faible fécondité et hauts niveaux de migration, selon le statut de migration du mari.
Méthodes
Les données combinées obtenues de 2280 répondantes à deux enquêtes auprès des femmes mariées de 18 à 45 ans en Arménie rurale—l’une menée en 2005 et l’autre en 2007 —ont servi de base à l’étude. L’association entre le statut de migrant du mari et l’utilisation par son épouse de la pilule ou du stérilet, ou la probabilité qu’elle ait eu une grossesse interrompue volontairement, a été examinée par analyses de régression logistique. D’autres analyses ont été effectuées pour déterminer l’effet éventuellement modérateur de la richesse du ménage.
Résultats
Les épouses des hommes migrants se sont avérées moins susceptibles que celles des non migrants d’utiliser la pilule ou le stérilet (OR, 0,6). La probabilité de la pratique d’une méthode augmente avec la richesse du ménage parmi les épouses d’hommes non migrants, mais elle diminue légèrement parmi celles d’hommes migrants. Dans l’ensemble, la probabilité qu’une grossesse aboutisse sur un avortement ne diffère pas en fonction du statut de migration. Cependant, la probabilité de l’IVG augmente avec la richesse du ménage parmi les femmes mariées à des hommes non migrants, mais pas parmi celles mariées à des hommes migrants.
Conclusions
Malgré l’absence du mari, les épouses d’hommes migrants peuvent présenter un taux de grossesse non désirée similaire à celui des épouses d’hommes non migrants. L’amélioration de l’accès aux méthodes contraceptives modernes est vraisemblablement associée positivement à la pratique contraceptive parmi les femmes mariées à des hommes non migrants, mais pas parmi les épouses d’hommes migrants.