Contexte: Il existe peu de données sur l’incidence de la mortalité maternelle dans les camps de réfugiés pour populations déplacées pour cause de conflit, ou sur les facteurs contribuant à ces décès.
Méthodes: Les rapports d’examen des décès maternels ont servi à l’analyse des décès survenus en 2008–2010 dans 25 camps de réfugiés de 10 pays. Les causes de décès, les retards de demande, d’accès ou d’obtention de soins et d’autres aspects de gestion des cas ont été étudiés. Des analyses détaillées des facteurs évitables ayant contribué aux décès au Kenya, lieu de la majorité des cas déclarés, ont été effectuées.
Résultats: Des rapports étaient disponibles concernant 108 décès, dont 68 au Kenya. Dans tous les pays à l’exception du Bangladesh, les taux de mortalité maternelle se sont révélés plus faibles parmi les réfugiées que parmi la population hôte. La proportion de femmes qui avaient bénéficié d’au moins quatre consultations de soins prénatals était moindre parmi les réfugiées décédées (33%) que parmi la population générale réfugiée (79%). Soixante-dix-huit pour cent des décès maternels étaient survenus après un accouchement ou un avortement, en l’espace de 24 heures dans 56% des cas. Les retards de demande et d’obtention de soins étaient plus fréquents que ceux d’accès aux soins. Au Kenya, les retards de demande ou d’acceptation de soins et le défaut de reconnaissance par le prestataire de la gravité de l’état de la femme étaient les facteurs contributifs évitables les plus courants.
Conclusions: Des interventions supplémentaires d’approche communautaire, de prestation et de surveillance sont nécessaires pour améliorer les bilans maternels dans les populations réfugiées.