Contexte: En Inde, la stérilisation féminine représente 66% de la pratique contraceptive et l’âge au moment de la procédure est en baisse. Certaines femmes regrettent vraisemblablement de s’être fait stériliser, mais les données de prévalence, de même que les corrélats socioéconomiques du regret sont insuffisants à l’échelle nationale.
Méthodes: Les données soumises à l’analyse sont celles relatives à 30.999 femmes de 15 à 49 ans stérilisées interviewées à l’occasion de l’Enquête nationale indienne 2005–2006 sur la santé familiale. Les caractéristiques sociodémographiques associées au regret de la stérilisation ont été identifiées par analyses de régression logistique et tests de Wald.
Résultats: À l’échelle nationale, 5% des femmes stérilisées de 15 à 49 ans ont déclaré regretter leur choix. Les femmes stérilisées à l’âge de 30 ans ou au-delà sont moins susceptibles que celles stérilisées avant l’âge de 25 ans d’exprimer un regret (RC, 0,8). Par rapport aux femmes n’ayant que des fils, celles n’ayant que des filles sont plus susceptibles d’exprimer un regret (1,3), tandis que celles mères de fils et de filles le sont moins (0,8). Les femmes ayant vécu la mort d’un enfant sont plus susceptibles d’exprimer un regret (en cas de perte d’un enfant, 1,6; après la perte de deux enfants ou plus, 2,0).
Conclusions: Étant donné l’importante proportion de femmes qui se soumettent à la stérilisation, le nombre potentiel de celles qui éprouvent un regret est considérable. Si l’âge au moment de la stérilisation continue de baisser, le taux de regret augmentera vraisemblablement. L’accroissement de l’âge pour la stérilisation est une option de politique que l’Inde pourrait envisager pour éviter le regret. Encourager les couples à différer la stérilisation et accroître la disponibilité de méthodes contraceptives réversibles hautement efficaces sont des options que l’Inde pourrait envisager pour éviter le regret.