Contexte
L’accès à des prestataires formés à la pratique de l’avortement est limité en Inde. En autorisant les praticiens ayurvédiques et les infirmières à pratiquer l’avortement médicamenteux, on pourrait améliorer l’accès des femmes à la procédure, mais il n’est pas clairement établi que ces cliniciens puissent assurer ces services sans risques et de manière efficace.
Méthode
Des médecins allopathes, des praticiens de la médecine ayurvédique et des infirmières (10 dans chaque catégorie), sans expérience aucune de la pratique de l’avortement, ont été formés à celle de l’avortement médicamenteux. En 2008–2010, ces prestataires ont pratiqué cette forme d’IVG dans cinq cliniques du Bihar et du Jharkhand, au service de 1.225 femmes enceintes d’un maximum de huit semaines. Les évaluations des prestataires concernant l’admissibilité des clientes et l’accomplissement total de l’avortement par rapport à celles d’un médecin «vérificateur» expérimenté ont été testées selon un plan d’équivalence bilatéral, de même que l’absence de risques et que l’efficacité des procédures médicamenteuses pratiquées par les infirmières et les praticiens ayurvédiques par rapport à leurs confrères allopathes.
Résultats
Les taux d’échec se sont avérés faibles (5% à 6%), avec équivalence statistique entre ceux relevés pour les infirmières et les praticiens ayurvédiques et ceux associés aux médecins allopathes. Les évaluations des prestataires quant à l’admissibilité des clientes et l’accomplissement total de l’avortement ne diffèrent de celles du vérificateur que dans une faible proportion des cas (3% à 4% pour l’admissibilité et 4% à 5% pour l’accomplissement). Ces proportions, de même que les taux de perte au suivi, sont statistiquement équivalentes parmi les différents types de prestataires. Aucune complication grave n’a été observée et les services apportés par chacun des trois groupes de prestataires se sont avérés acceptables aux yeux des femmes.
Conclusion
Ces constatations appuient l’argument en faveur de l’amendement des lois existantes pour améliorer l’accès des femmes à l’avortement médicamenteux en étendant la base de prestataires aux praticiens ayurvédiques et aux infirmières.