Contexte
Il est généralement admis que le manque de pouvoir de décision des femmes peut limiter leur pratique de la contraception moderne. Peu d’études examinent cependant les différentes dimensions de l’autonomisation des femmes et de leur pratique contraceptive dans les pays d’Afrique.
Méthodes
Les données sont issues du dernier passage de l’Enquête démographique et de santé, entre 2006 et 2008, en Namibie, en Zambie, au Ghana et en Ouganda. Les réponses des femmes de 15 à 49 ans mariées ou en concubinage sont analysées en fonction de six dimensions d’autonomisation et de la pratique actuelle de méthodes strictement féminines ou de couple. Les associations entre les dimensions d’autonomisation et la pratique d’une méthode sont identifiées par régressions multinomiales bivariées et multivariées.
Résultats
Des associations positives sont observées entre la cote d’autonomisation globale et la pratique d’une méthode dans tous les pays (rapports de risques relatifs, 1,1–1,3). Dans l’analyse bivariée, la prise de décisions économiques au sein du ménage est associée à l’usage de méthodes strictement féminines ou de couple (1,1 pour tous), de même que l’accord sur les préférences de fécondité (1,3–1,6) et que la capacité de négociation de l’activité sexuelle (1,1–1,2). En Namibie, les attitudes négatives des femmes à l’égard de la violence familiale sont en corrélation avec la pratique des méthodes de couple (1,1).
Conclusions
L’adoption de différentes approches pourrait être utile aux programmes d’intervention visant à accroître la pratique contraceptive, notamment la promotion de la discussion des couples sur les préférences de fécondité et la planification familiale, l’amélioration de l’auto-efficacité des femmes dans la négociation de l’activité sexuelle et le renforcement de leur indépendance économique.