Contexte
La recherche sur les inégalités du recours aux services de soins de santé maternelle reste souvent confinée à l’aspect économique des choses. Les personnes et les familles qui vivent dans des conditions de pauvreté aiguë peuvent subir simultanément de multiples dimensions de désavantage qui, ensemble, peuvent entraver leur accès aux services de santé de base. Il importe d’examiner les liens entre les dimensions de désavantage multiples et les soins de santé maternelle.
Méthodes
Les données de l’Enquête nationale indienne 2005–2006 sur la santé et la famille servent à examiner la réception de services de soins prénatals, d’assistance médicale à l’accouchement et de soins postnatals parmi les femmes mariées ou l’ayant jamais été sur trois dimensions de désavantage: éducation, richesse et santé. L’étude procède par analyses bivariées, analyses en composantes principales et analyses de régression logistique binomiale.
Résultats
Trente deux pour cent des Indiennes mariées ou l’ayant jamais été déclarent être désavantagées sur l’une des trois dimensions, 18% sur deux et 7% sur les trois; 43% ne sont désavantagées sur aucune. Les femmes désavantagées sur les trois dimensions sont moins susceptibles que celles non désavantagées d’avoir bénéficié de soins prénatals (probabilités prédites, 0,3 par rapport à 0,8) et postnatals (0,2 par rapport à 0,7); la probabilité d’accouchement sous assistance médicale est aussi inférieure pour les femmes désavantagées sur les trois dimensions par rapport à celles non désavantagées (0,2 par rapport à 0,8). Ces tendances s’avèrent pour tous les grands états de l’Inde. Les écarts d’utilisation des services de soins maternels à tous les niveaux de désavantage sont supérieurs dans les états où la couverture des services est faible et moindres dans ceux où la couverture est élevée.
Conclusion
De nouvelles recherches sont nécessaires si l’on veut comprendre l’association entre les désavantages multiples et l’inégalité de la santé entre les cultures et mieux cerner la manière dont cette connaissance permettrait d’améliorer la prestation de services de santé de base.