Contexte
Il est généralement admis que les hommes et les femmes déclarent faussement leurs comportements sexuels, limitant ainsi la capacité des chercheurs, concepteurs de programmes et prestataires de soins de santé à évaluer la mesure dans laquelle ces comportements compromettent ou non la santé sexuelle et génésique de l'individu.
Méthodes: Les données relatives à 1.299 partenariats sexuels récents ont été collectées dans le cadre d'une enquête menée en 2007 auprès de 1.275 hommes et femmes âgés de 18 à 24 ans et vivant à Kisumu (Kenya). La manière dont le biais de sélection de l'échantillon et la déclaration sélective de partenariat peuvent donner lieu à une déclaration différente des comportements sexuels en fonction du genre a été examinée par tests chi carré et t. Les coefficients de corrélation et les statistiques kappa ont été calculés dans l'analyse ultérieure d'un échantillon de 280 couples conjugaux et non conjugaux assortis, afin d'évaluer l'accord sur les comportements déclarés.
Résultats: Même après correction du biais de sélection, les hommes déclarent deux fois le nombre de partenariats déclaré par les femmes (0,5 par rapport à 0,2). Ils déclarent aussi plus de partenariats de passage. Toutefois, sous contrôle de la déclaration sélective, les différences de genre globales concernant les comportements sexuels disparaissent presque totalement. Dans l'échantillon de couples assortis, les hommes et les femmes présentent des niveaux d'accord moyens à considérables concernant la plupart des caractéristiques et comportements de la relation, y compris le type de relation, la fré- quence des rapports sexuels et l'usage du préservatif. Enfin, les hommes et les femmes ont tendance à s'accorder sur la question de savoir si les hommes ont d'autres partenaires non conjugales, mais pas sur celle des partenaires non conjugaux des femmes.
Conclusions
Le biais de sélection et la déclaration sélective de partenariat peuvent tous deux influencer le niveau d'accord entre les déclarations de comportements sexuels masculines et féminines. Bien que les hommes déclarent plus de partenaires de passage que les femmes, les rapports de comportements sexuels au sein des relations déclarées sont généralement fiables.